De Mohamed Ali à Oscar De La Hoya, de Teofilo Stevenson à Christophe Tiozzo, de nombreux légendes de la boxe se sont forgées aux J.O. Malgré la professionnalisation de la pratique sportive, le tournoi garde un certain prestige. On y retrouve, tous les quatre ans, l’élite amateur internationale. Les promoteurs les plus influents y viennent recruter leurs boxeurs dans l’espoir qu’un d’entre eux deviennent la future star de la boxe. Mais s’il peut être un formidable tremplin pour lancer sa carrière, est-il aujourd’hui un passage obligé ?
UN ACCÉLÉRATEUR DE CARRIÈRE
Près de 10 ans plus tard, analysons ce que sont devenus quelques-uns des champions olympiques de Londres. 12 août 2012, « God save the Queen » retenti. Enrôlé dans un drapeau britannique, Anthony Joshua a le sourire aux lèvres. Le poids lourd vient de remporter la médaille d’or. Depuis, le jeune boxeur est devenu une star mondiale, un champion bien installé. Le bilan est plus mitigé pour son compatriote Luke Campbell qui ne s’est jamais imposé chez les légers, barré par les cadors de la catégorie : Jorge Linares, Ryan Garcia ou encore Vasyl Lomachenko.
Double champion olympique, ce dernier a pu accélérer sa transition chez les professionnels en obtenant une opportunité mondiale pour seulement son deuxième combat. Malgré sa défaite face à Salido, le prodige ukrainien a d’ores et déjà marqué l’histoire du sport en devenant champion du monde dans trois catégories en seulement 12 combats professionnels.
Champion olympique en poids moyens, Ryōta Murata a connu une carrière professionnelle frustrante avec deux défaites qui ont certes été vengées par K.O. Le japonais boxe peu et n’a pas eu l’opportunité d’affronter les autres champions des poids moyens. Ces quatre médaillés olympiques ont donc connu des trajectoires totalement différentes mais avec un point commun : portés par leurs nations, ils ont tous bénéficié d’une médiatisation importante.
BOXE OLYMPIQUE VS BOXE PROFESSIONNELLE
Malgré leurs talents chez les amateurs, peu de boxeurs cubains ont su réaliser une carrière à la hauteur de leurs réputations dans les rangs professionnels. « Formaté » pour la boxe olympique, leurs transitions sont souvent compliquées. Certains se contentent de marquer des points et ne prennent que peu de risques. Erislandy Lara par exemple a connu des défaites très serrées dues à sa boxe trop défensive.
A l’inverse, les boxeurs américains ont souvent un style plus adapté à la boxe professionnelle. Aux J.O 2000, Miguel Cotto s’incline dès son premier combat. Battu 17 touches à 7 par l’ouzbek Mohammadqodir Abdullaev, qui remportera la médaille d’or, il prendra sa revanche chez les professionnels, en le stoppant cinq ans plus tard.
Pendant très longtemps, les pointages des J.O furent basés sur le principe de la touche. Ce système avait tendance a privilégié la quantité de coups plutôt que la qualité. Le travail au corps était ainsi peu récompensé par les juges. Le format de la boxe olympique reste très différent de celui de la boxe professionnelle. On ne combat pas de la même manière en 3 rounds ou en 12. Si les médaillés olympiques ont l’avantage d’avoir une solide expérience et un bagage technique supérieure à la moyenne, ils devront nécessairement s’adapter pour répéter leurs exploits chez les professionnels.