Les débuts
J’ai commencé à boxer en amateur au Mendez Boxing Gym à New York. C’est un club réputé, créé par Francisco Mendez. J’ai un palmarès de 42 combats amateurs pour une défaite. Puis, j’ai commencé à enseigner là-bas, on travaillait autant avec des loisirs qu’avec des amateurs et des professionnels. J’étais l’assistant de Francisco. Petit à petit, on a développé un concept un peu particulier avec du coaching à volonté, sans RDV. Les gens venaient quand ils le souhaitaient. On faisait beaucoup d’heures, de 5 heures à 23 heures, 7 jours sur 7. Beaucoup de boxeurs pros ont débuté au Mendes Boxing, dont Jarrell « Big Baby » Miller, Marcus Browne, Daniel Jacobs, qui a gagné les Golden Gloves lorsqu’il était au Mendez Boxing.
L’expérience au Mendez Boxing Gym
A New York c’était vraiment incroyable, on avait la chance de pouvoir travailler avec tous les meilleurs boxeurs du monde. Si vous regardez le compte Instagram de Mendez Boxing, il y a des vidéos de l’époque où l’on accueillait Vasyl Lomachenko, Terence Crawford, on a pu avoir au club toutes les plus grandes pointures de la boxe mondiale, que des gens gentils, adorables, bienveillants dans l’échange. C’était vraiment un rêve de travailler là-bas. J’ai découvert une éthique de travail, un monde dans la boxe passionnant avec des gens incroyables. Mike Tyson venait régulièrement, il prenait le temps de dire bonjour à tout le monde. C’était vraiment une expérience géniale.
La création du Marseille Boxing Club
Une fois rentré en France, on a décidé de créer un club similaire au Mendez Boxing Gym, avec Arthur Beranger. On est le seul club de France à être ouvert 7 sur 7, toute la journée. Le but est de donner la possibilité à tout le monde de pratiquer la boxe. Comment la boxe peut grandir si on ne donne pas la chance aux gens de pouvoir la pratiquer ? Un restaurateur, par exemple, aura beaucoup de mal à faire de la boxe anglaise parce qu’il travaille le soir. Le seul créneau qu’il aurait ce serait à 16h ou avant de faire ses courses le matin.
Ce public pourra devenir consommateur de boxe en achetant des billets pour voir de la boxe par exemple. Les boxeurs professionnels en France n’arrivent pas à vivre de la boxe parce qu’ils n’arrivent pas à vendre des billets. C’est aussi simple que ça. C’est la réalité économique de la boxe.
Le Marseille Boxing Club a été un laboratoire. Aujourd’hui, au cœur des quartiers nord de Marseille, on a un public varié qui pratique. Si nous on peut le faire ici, tout le monde peut le faire partout en France.

Les débuts avec la WBC
J’ai commencé à travailler avec la WBC il y a 25 ans, à travers la WBC « Cares ». C’est la partie « entraide » de la fédération. Francisco Mendez me demandait des petits services. On réalisait plein d’événements différents. On donnait des cours à des enfants malades, des orphelins. On allait dans les hôpitaux avec des champions pour faire des photos. On faisait des collectes de fonds pour financer des voyages, des traitements. Tout cela à travers la boxe. L’idée étant de faire découvrir la boxe à un public parfois en grande difficulté.
J’ai rencontré Mauricio Sulaiman, président de la WBC, avec qui on a continué à travailler sur la WBC Cares pendant plusieurs années. Quand je suis rentré en France, on a créé la WBC Cares France. C’était il y a quatre ans maintenant. On travaille avec « Sourire à la vie », une association qui accompagne des enfants atteints de cancer. Ils viennent en colonie de vacances à Marseille et font plein d’activités, dont de la boxe. On a travaillé avec l’association « Comme les Autres », pour un public en fauteuil roulant.
Le rôle du bureau WBC France
En novembre 2022, Mauricio Sulaiman m’a fait l’honneur de créer un bureau WBC en France. Je représente la WBC en France et non pas la France à la WBC. C’est très important comme nuance. Je ne représente pas la France ni les boxeurs français. Par la force des choses, on m’appelle pour demander des renseignements. Donc je le fais avec plaisir. J’aide mais ce n’est pas ma vocation.
On participe au développement de la WBC en France. On va créer des nouvelles compétitions, c’est notre talent premier, c’est de faire des ceintures. On veut aider à faire connaître ce sport magnifique à un plus large public, que ce soit à travers la « Cares », la formation, la professionnalisation et puis les compétitions évidemment.
Le « Green Belt » challenge
Prochainement, nous allons organiser des compétitions notamment le tournoi « Green Belt ». Le challenge de la ceinture verte qui existe déjà aux États-Unis et dans d’autres pays. C’est une compétition amateur où les boxeurs peuvent remporter une ceinture WBC, une vraie, comme les grands champions. On va commencer par les seniors élites, femmes et hommes. Puis toutes les catégories jeunes. Sur le long terme, on pourrait faire des combats entre les vainqueurs WBC français et les vainqueurs d’autres pays.

Le dîner des champions du monde
En janvier, nous avons organisé une rencontre entre les champions du monde WBC français. On les a accueillis à Marseille, lors d’un repas préparé par Julien Diaz, chef étoilé. Je ne sais pas si ça a déjà été fait mais en tout cas c’était drôle d’avoir un repas étoilé dans une salle de boxe. J’ai eu la chance d’entraîner Johan Duhaupas, un de mes premiers boxers pro quand je suis rentré en France, il est venu avec plaisir. Il y avait Nordine Oubaali, René Jacquot, Hacine Chérifi, Anne-Sophie Mathis. Évidemment, j’aurais aimé avoir plus de monde, mais c’est toujours compliqué d’avoir une date qui corresponde à tout le monde.
Le lendemain matin on a fait un petit déjeuner des champions, cette fois avec tous les champions WBC que j’ai pu contacter : francophone, méditerranéen, silver… Il y avait une dizaine de ceintures qui étaient présentes : Nadjib Mohammedi, Faisal Ibnel Arrami, Emma Gongora, Sandy Messaoud… Il y en manquait plein bien sûr, parce qu’il n’y a pas d’archives WBC France. Tout est à créer. J’ai contacté tous ceux que je pouvais trouver en ligne. J’ai fait du mieux que je pouvais. On sera toujours critiqués mais je vais quand même y mettre tout mon cœur, faire de mon mieux et puis si je me trompe un peu sur le chemin, on me pardonnera. (sourire)
Formidable….belle énergie et altruisme