Saïd Bennajem, directeur sportif du Boxing Beats, à Aubervilliers (93)
Pendant le premier confinement, j’ai envoyé des programmes pendant 5 semaines que les plus sérieux ont pu suivre. Sans présentiel avec l’entraîneur, à partir du moment où l’on est privé de salle, de gants, d’opposition, c’est plus compliqué de motiver les boxeurs.
Depuis la rentrée, les mineurs s’entraînaient en salle, les majeurs continuaient à s’entraîner à l’extérieur. Nous avons eu l’accord de la ville pour nous entraîner dans un stade, on se partageait la piste avec d’autres sections sportives.
J’ai poussé un coup de gueule sur Facebook parce qu’on fait le maximum pour respecter les gestes barrières. On voit que les transports, les centres commerciaux sont pleins. Tout le monde est dehors, je n’ai pas l’impression d’être en confinement. Malgré tout, on nous empêche même d’entraîner les mineurs. Certes, les combats professionnels sont autorisés mais sans la billetterie, l’organisateur n’a pas de rentrée d’argent. Et ce n’est motivant pour personne de boxer à huis clos.
Par ailleurs, Boxing Beats n’est pas seulement un club de boxe. On fait du soutien scolaire, de l’apprentissage de l’anglais à travers la boxe pour les enfants. Toutes ces activités sont à l’arrêt et les gamins que l’on côtoie habituellement, on ne sait pas ce qu’ils deviennent.
Alexandre Oliveira, entraîneur au Boxing Club Briviste, à Brive-la-Gaillarde (19)
Nous avons environ 200 licenciés avec une école de boxe pour les petits, des amateurs, des loisirs et du cardio boxe. Comme tout le monde, nous avons fermé au mois de mars. Nous avons ensuite mis en place des entraînements par groupe de 10 en extérieur avec les boxeurs amateurs. Pour qu’ils puissent continuer à s’entraîner de chez eux, nous leur envoyions des programmes.
A la rentrée, nous avions repris avec un protocole sanitaire strict jusqu’à la fermeture fin octobre. Nous sommes dégoûtés. Nous avions deux amateurs qui devaient boxer en championnat régional, le week-end du 28 octobre mais ça a été annulé suite aux annonces du gouvernement. Nous ne savons toujours pas si les combats vont être reportés. Pour la suite, nous allons essayer de mettre en place des cours par visioconférence pour entretenir la dynamique avec nos adhérents. A titre personnel, je produis également des programmes vidéos et des training day sur mon compte Instagram (@al3x_o) que tout le monde peut faire chez soi.
Lucas Mariller, 21 ans, boxeur amateur au Ring Athlétique Lons, à Lons-le-Saunier (39)
C’est très compliqué pour s’entraîner. J’ai la chance d’avoir un peu de matériel et mon entraîneur qui me suit de près. J’ai un programme quotidien avec de la course en fractionné, du fractionné au sac, du renforcement musculaire, shadow avec élastiques ou haltères… Il existe pas mal d’exercices possibles à faire tout seul, chez soi, mais ce n’est pas pareil qu’avec les collègues, ne serait-ce que pour travailler techniquement. Ce n’est pas trop motivant de s’entraîner seul mais on n’a pas le choix pour se maintenir en forme…
Michel Guigon, entraîneur général du Boxing Club Vellave, au Puy-en-Velay (43)
Du 13 mars au 30 août 2020, le club est resté fermé. Saison terminée pour les pratiquants, dirigeants et encadrants. Les amateurs (mineurs) n’ont pu disputer les finales nationales quant aux licenciés de Boxe Educative Assaut ils n’ont même pas pu terminer les régionaux. Autant dire que tout le monde était très motivé à l’entame de cette nouvelle saison sportive. Après huit semaines de préparation intensive les compétiteurs étaient dans de bonnes dispositions pour aborder les nouvelles échéances. Coup de tonnerre le 21 octobre dernier avec l’exclusion des licenciés majeurs des gymnases puis le 30 avec un nouveau confinement et une nouvelle fermeture des salles, 48 heures avant l’entrée en lice de nos boxeurs sur les régionaux 2021. Un ras le bol et une certaine démotivation ont étés ressentis au sein du groupe.
Deux bénévoles qui devraient débuter leur formation de Prévôt Fédéral sont dans l’incertitude la plus complète. Notre centaine de partenaires (et amis) qui nous épaulent habituellement sont en grande difficulté et à la vue de leur situation financière, nous avons décidé de ne pas les démarcher cette année. Le gala annuel que nous devrions organiser le 20 mars prochain est toujours incertain vu le peu de visibilité que l’on a sur l’évolution de cette pandémie et les mesures qui pourraient en découdre. La situation est très compliquée, tant d’un point de vue sportif que financier et il est très difficile de se projeter sur l’avenir avec un risque bien réel d’un arrêt définitif de l’activité.