Les débuts
J’ai toujours été très compétiteur. J’ai commencé par le taekwondo et puis mon meilleur pote m’a amené dans une salle de boxe à l’âge de 16 ans. C’est là-bas que j’ai rencontré mon premier entraîneur. Il avait 40 ans, j’en avais 16. La première chose qu’il me dit c’est essaye de me taper. D’habitude je suis toujours bon à tous les sports. Et là je n’y arrivais pas ! J’étais super frustré, ça m’a motivé à revenir. Quand mon coach a vu que je commençai à m’améliorer, il a ramené son meilleur poulain. Le mec un vrai roc, il ne sentait pas la douleur, c’est devenu mon sparring partner. S’en suit des « bottages » de fesses, des genoux à terre, et voilà comment j’ai fait mon apprentissage. J’ai eumon premier combat à 19 ans. J’ai fait le critérium des novices. Puis, je me suis arrêté quand j’ai commencé à travailler, comme j’étais toujours en déplacement. Deux ans après, j’ai repris avec quelques combats amateurs.
Le départ
En 2010, Malek Ikhenache, mon entraîneur au ME Boxing Club, m’envoie auprès de son meilleur ami, Simon Bakindé, à New-York. On part une première fois en stage aux Etats-Unis pendant un mois. J’ai 22 ans, je découvre la vie new-yorkaise, la boxe américaine. C’était un truc de ouf. Ici les gens sont très positifs. Quand tu marches dans la rue avec ton sac et tes gants de boxe, les gens te félicitent. Tu te sens comme le roi du monde. (sourire) A mon retour, je suis déterminé à partir vivre aux Etats-Unis. Je suis diplômé en électrotechnique. Je monte une société d’énergies renouvelables, j’économise environ 10 000$ pendant 2 ans et en 2012, je décide de m’installer définitivement aux Etats-Unis.
L’installation aux Etats-Unis
En tant qu’immigrant, tu ne peux pas avoir de visa de travail quand tu viens d’arriver. Alors, je me débrouillais, je vivais sur mes économies. Le matin, j’allais courir ensuite j’avais des cours d’anglais. L’après-midi, j’avais deux autres sessions de boxe. Une fois passé professionnel, j’ai pu donner des cours de boxe. Entraîneur personnel, ici ça paye plutôt bien. J’ai pu récupérer quelques clients de Simon et ensuite créer ma propre base de clients.
Les Golden Gloves
Quand j’arrive à New-York, je n’ai que 8 combats amateurs. En avril 2013, je remporte les mythiques Golden Gloves. Je participe au tournoi novice (moins de 10 combats amateurs), et tout le monde pense que j’ai menti sur mon palmarès parce que j’ai fait énormément de sparring, et que j’ai débuté depuis plusieurs années déjà. Quand tu es un boxeur étranger, tu n’es pas vraiment le bienvenu. Et comme je gagne, on avait la foule contre nous. La pression était impressionnante en finale. Peu de temps après, je remporte le tournoi de New-York, une autre compétition importante ici. En demi-finale, arrive une histoire incroyable. Je me fais voler, on lève la main de mon adversaire vainqueur. Il répond : « Je me suis fait botter les fesses et je n’irai pas en finale ». C’était un vrai gentleman, peu de personnes auraient fait ça à sa place. On l’a invité au restaurant le soir même pour le remercier.
Au total, j’ai remporté deux fois les Golden Gloves. Dans la compétition novice en 2013 et en « open » en 2015. En 2014, je suis finaliste. J’ai aussi remporté le tournoi Pure Breed Boxers.
Le passage en professionnel
En 2016, je passe professionnel après une quarantaine de combats amateurs. En remportant les Golden Gloves, j’ai suscité l’intérêt d’hommes d’affaires qui ont voulu mise sur ma carrière. Des frenchies qui arrivent et pètent le score en remportant les Golden Gloves, ce n’est pas commun. Simon, notre entraîneur a pu sponsoriser nos carrières. J’ai pu avoir des opportunités de combats grâce à Yurik Mamedov, un autre boxeur français qui vit ici. Il charbonne et a trouvé la plupart des promoteurs avec lesquels on a travaillé, notamment Thomas Lammana. C’est un boxeur-promoteur (Rising Star Promotions Boxing) qui nous a placé sur des réunions à Atlantic City, dans les casinos. Depuis mes débuts, mon objectif est de remporter les ceintures WBC et IBF.
Le projet Boxing culture
En parallèle de ma carrière, j’ai créé Boxing Culture avec Nora Ikhenache. L’idée est de créer un véritable écosystème autour de la boxe. Sur la plateforme, on recense des entraîneurs, des managers, promoteurs, préparateurs physique… Tout l’encadrement dont a besoin un boxeur de haut niveau. On organise également des camps d’entraînements en France, à New-York et à Cuba, en partenariat avec Big Heart Hard Work.