Présentation
Je m’appelle Elie Konki, j’ai 26 ans, j’habite au Pecq. Je suis originaire de la ville des Mureaux et je suis boxeur professionnel. Champion de France, vice-champion de l’Union Européenne, champion de France pro. Je fais une défense de titre le 9 février au Palais des sports de Paris, en direct sur Canal+.
Comment t’es venu à la boxe ?
La boxe, j’y suis arrivé complètement par hasard. A la base, je voulais faire de la kick. (il s’arrête). Non, en fait j’ai commencé par le taekwondo, vu qu’il n’y avait pas assez d’impact, j’ai arrêté. Je me suis orienté vers la kick, ça ne me plaisait pas plus que ça.
Je me suis retrouvé dans une salle de boxe où j’ai mis les gants avec un boxeur qui s’appelle Driss Yahlaoui. Il m’a fait « ma fête », on va dire et depuis ce jour-là je me suis dis je veux le battre. Je serai meilleur que lui un jour, et voilà aujourd’hui, j’ai participé aux Jeux Olympiques de Rio. Tout ça, c’est parti de là.
Est-ce que tu as un modèle ?
Je m’inspire beaucoup de Ali Hallab qui a eu une grosse carrière chez les amateurs. Il m’a fait rêver quand je suis arrivé à la salle de boxe, il était en pleine préparation des JO de Pékin. Quand je le voyais se préparer pour les Jeux, je me disais c’est le feu, un jour je serai comme ça, admiré des plus jeunes.
Pourquoi ce surnom : « The spider » ?
Les mecs de l’équipe de Rio m’ont appelé comme ça. J’avais un partenaire qui s’appelait « Spider Instinct ». Un moment, on a fait un exercice où fallait faire l’araignée. Vu que je le faisais super bien, ils m’ont appelé « Spider ».
Je suis un boxeur qui piège ses adversaires. Ça me va totalement. Un jour, on m’appellera champion, pour l’instant c’est Spider.
Quel est ton boxeur actuel préféré ?
Rigondeaux. El Chacal ! Après j’ai été un petit peu déçu par sa défaite face à Lomachenko. Mais bon Lomachenko c’est un extra-terrestre, et puis, c’est pas la même catégorie. Mais ça reste Rigondeaux.
Quel combat t’as marqué récemment ?
Joshua face à Klitschko. C’était le combat de l’année, il m’a donné des frissons. C’était un beau combat, digne des plus grands films de boxe !
C’est qui ton meilleur supporter ?
Je crois que c’est ma fille, ouais ma fille et ensuite ma femme. Les deux, parce que ma fille encore elle ne comprend rien. Ma femme, elle m’a suivie partout, elle m’a encouragée. Elle était là quand je me suis blessé, quand je me suis relevé, quand je me suis re-blessé. Elle a toujours été là, donc ouais ma plus grande supportrice c’est elle.

Quel est le plus beau souvenir de ta carrière ?
Ma qualification aux Jeux, ça tu peux pas l’enlever. Ca a été dur. J’ai atteint la 5ème place au tournoi mondial. Je me suis qualifié à un poil ! Le plus beau souvenir c’est quand on m’a dit : « Elie t’es qualifié pour les Jeux ». J’ai rien connu de plus beau que ça pour l’instant.
Tes objectifs ?
Devenir champion du monde à long terme et unifier les ceintures. A court terme, devenir champion de l’Union Européenne. Tous les taper quoi !
Mayweather ou Pacquiao ?
Mayweather ! Large ! C’est un gourou de la boxe, laisse tomber! Je ne sais pas qui va pouvoir le détrôner mais pas Pacquiao. Il n’a pas la boxe pour, c’est mort.
Qu’est-ce que tu fais en-dehors de la boxe ?
Quand je m’entraîne pas, je regarde les classements. Je passe du temps avec ma famille, je regarde la boxe, les combats. J’ai du mal à déconnecter, tant que je suis en carrière je pense que je déconnecterai jamais de la boxe.
J’ai pas envie de m’endormir sur mes lauriers. La boxe c’est un sport dur, à n’importe quel moment tu peux être surpris. Je préfère rester dans mon truc, je sais que ma tête est dedans.
Elie Konki, c’est boxe H24, du lundi au dimanche !
Tu as eu un long moment de convalescence après ta blessure, comment ça s’est passé ?
En 2015, j’ai eu une luxation de l’épaule avec arrachement, j’ai eu 6 mois d’arrêt juste avant les qualifications pour les JO. Après les Jeux, j’ai eu une rupture du talon d’achille, juste avant mon premier combat pro. Ensuite, une rupture de la coiffe des rotateurs, 6 mois d’arrêt encore.
J’ai eu une grosse carrière amateure, quand t’approches les 100 combats, le corps le ressent. C’est le revers de la médaille, on va dire.
Comment tu te sens dans ta carrière ?
Je suis en confiance. Aujourd’hui, j’ai un staff qui fait en sorte que je sois bien dans ma tête. J’ai un kiné, un médecin qui me suit, mon entraîneur qui me protège. J’ai une bonne structure pour la récupération. Je suis bien entouré. Je n’aurai pas eu autant de blessures, si j’avais été suivi comme ça depuis le début de ma carrière.
Tu évolues au BAM L’héritage, reconnu comme un des meilleurs club de France. Quelle relation as-tu avec tes entraîneurs ?
On a une vraie relation fraternelle. Au niveau affectif, c’est exactement ce qu’un boxeur devrait avoir dans son coin. Pas uniquement un entraîneur mais des grands frères, des personnes qui te protègent avant tout. Hormis la boxe, on a vécu des choses qui font que je serai toujours attaché à eux. Je les ai suivi, ça a fait de moi ce que je suis. Je ne suis pas encore un grand champion, mais je pense que je suis bien parti pour.
Comment tu analyses ce nouvel attrait pour la boxe en France ?
Après les JO de Rio, c’est vrai que la boxe a été remis en lumière. Le fait que que Tony Yoka, passe pro après avoir été champion olympique, ça a redonné un boom à la boxe. Aujourd’hui, il y a de plus en plus de gens qui s’intéressent à la boxe, notamment chez les lourds. Quand on voit un Joshua-Klitschko, ça donne envie à tout le monde de regarder. Et en France, en poids lourds y’a Tony Yoka, donc ils vont suivre ensuite Souleymane Cissokho, Elie Konki ou d’autres boxeurs.
J’ai l’impression que les gens redécouvrent la boxe en France. C’est pour ça que quand je m’entraîne, je sais que je n’ai pas le droit à l’erreur parce que la lumière est sur nous aujourd’hui.
Je pense que la boxe en France a un bon avenir, pourvu que ça dure pour les générations futures.