Surnommé “3G” pour Gennady Gennadyevich Golovkin, ce boxeur kazakh a conquit les Etats-Unis en quelques KO spectaculaires.
C’est devenu un rituel. Du milieu du ring, Gennady Golovkin salue la foule, le short maculé de sang : celui de son adversaire. Il vient de gagner son combat avant la limite, le 22ème de suite.
Toujours invaincu, GGG apporte de la fraîcheur dans le monde de la boxe en perte de vitesse où les grosses stars s’évitent et les combats ne sont pas à la hauteur des espérances. Le grand public, lui, est brouillé devant la multiplication des titres des 4 fédérations mondiales majeures.
Gennady Golovkin amène ce que la masse veut des combats sanglants, de la violence brute, des KO : le “Big Drama Show” comme il le dit lui-même.
Un côté Dr. Jekyll et Mr. Hyde qui plaît au grand public américain
Avec sa veste en tweed, son sourire et son visage juvénile, Golovkin tranche avec le business de la boxe habituel. Là où les américains font le show à coup de trash-talk et de provocations publiques, il reste calme et respectueux lors des conférences de presse. Il balbutie quelques mots d’anglais dans son accent kazakh et charme les journalistes américains.
Lorsque le gong retentit, le sourire laisse place à un regard déterminé. D’un pas méthodique, il “marche” sur son adversaire et chasse sa proie.
Et il fait mal, très mal. Il n’y a qu’à voir la réaction de Curtis Stevens, un de ses adversaires après avoir été mis au tapis devant la puissance de ses coups.
Martin Murray, autre challenger mondial qui a affronté Gennady Golovkin admet n’avoir jamais senti de coups aussi durs.
Bien sûr, il possède une force naturelle, ce don du ciel qui s’appelle le punch, le “pouvoir” de mettre KO en un coup. Mais il y a aussi l’équilibre sur ses jambes, la précision de ses enchaînements, ses appuis qui lui permettent de donner un coup à pleine puissance à chaque instant.
Ce bagage technique vient d’une longue expérience en boxe amateur où il fut médaillé d’argent aux Jeux Olympiques de 2004. Il passe ensuite professionnel et fait ses armes en Allemagne. Il remporte rapidement le titre de champion du monde WBA des poids moyens.
En 2012, avec 23 victoires dont 21 par KO, il part à la conquête des Etats-Unis. Là où ont lieu les plus gros challenges, synonymes de gloire et d’argent. L’entraîneur renommé Abel Sanchez le prend sous son aile. Il ajoute à son bagage technique, le style agressif latino-américain. Gennady Golovkin devient le N°1 des poids moyens avec 3 des 4 ceintures mondiales majeures.
Un adversaire redouté
Malgré une dizaine de défenses de titres contre de solides challengers, GGG n’a toujours pas de gros noms à son palmarès. Il faut dire que la catégorie des poids moyens ne regorgent pas de grandes stars à l’heure actuelle et que ça ne se bouscule pas pour l’affronter.
Qu’il s’agisse de notoriété, d’argent, ou de catégories de poids, il y a toujours une excuse pour retarder un éventuel combat.
Un duel contre la super-star mexicaine Saul “Canelo” Alvarez représenterait un événement majeur pour la boxe mondiale. Mais le champion du monde mexicain préfère jusqu’aujourd’hui rester dans sa catégorie à quelques centaines de grammes de celles de Golovkin… Par crainte ?
Daniel Jacobs, Billy Saunders, Alvarez et les autres champions disent vouloir faire “mariner le combat”. Cette position, répandue dans le monde de la boxe consiste à faire patienter les fans pour augmenter l’attrait du combat et ainsi avoir de meilleures rémunérations.
Cette excuse n’est plus crédible depuis que GGG est devenu le chouchou de la prestigieuse chaîne HBO où ses combats sont ceux qui font le plus d’audience. Peut-être qu’ils attendent tout simplement que le temps ne rattrape le talent de Golovkin qui a déjà 34 ans. En attendant, on voit mal qui pourra arrêter la 3G.
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